dimanche 30 octobre 2011

Halloween

Je raccroche le téléphone...les fleurs, les tombes et les cimetières, ce sera pour plus tard!  Pas le temps, pas de disponibilité ni pour ma soeur, ni pour moi.
 De toutes façons, tout ce cérémonial n'est qu'un signe apparent alors que souvenirs et pensées sont toujours présents et discrets.  Toutefois, ce signe est social, il fait partie de nos traditions.  Pourquoi le malmener, nous crée-t-il si peu de souci?
Face à moi, la grande baie vitrée ouvre sur un automne resplendissant en ce dimanche de fin octobre; sous un ciel lumineux, les arbres et même les feuilles au tapis déploient des prodiges de dégradés ors et rouges. Il fait un temps d'or.
En ce moment, les enfants de la famille fêtent halloween : ils se font peur, rencontrent les voisins et se gavent de fantômes et de bonbons.  Voilà une tradition qui, elle, s'est bien réimplantée chez nous.
Des potirons aux figures grimaçantes, des chrysanthèmes aux boules lumineuses, des couleurs dorées...il n'y a pas de doute, l'automne est bien là.  On sent la terre mouillée, les enfants sucent des bonbons oranges..."les tires d'Halloween" canadiennes ont traversé l'Atlantique mais celles-ci ont-elle un goût d'érable?
Et si la célébration d'Halloween redevenait aussi un signe de mémoire?
Mémoire des angoisses ancestrales face au départ de la lumière, conjuration du mauvais sort, mise à distance des esprits malveillants certes...mais pourquoi pas,aussi,conscience de notre passé, de notre histoire à dimension humaine?
Et si Halloween était une fête de transmission, un moment privilégié pour évoquer ceux qui nous aimaient.  Ils sont retournés vers la lumière en laissant leur marque dans la spirale de notre temps, en imprégnant nos destinées de leurs forces et de leurs faiblesses.
En construisant notre passé, ils ont permis notre présent.
Quelle que soit sa manifestation, son moment privilégié de souvenirs, notre mémoire demande à être transmise et les enfants en sont friands si on s'y prend bien.
Il est vrai que le cimetières, les tombes et leurs fleurs n'ont rien d'attirant alors pourquoi ne pas trouver autre chose et raconter?
Je suis perdue dans mes pensées lorsqu'on frappe à ma porte : deux petits-enfants arrivent, c'est magnifique...la transmission peut commencer!.

samedi 8 octobre 2011

Léa

Elle sera belle comme un soleil...elle sera belle comme la lune voilée de brume...elle sera belle comme les blés en été...elle sera...."

....Ils le disait tous mais comment faire pour que cette beauté reste une promesse?  Qu'elle ne devienne pas une simple étiquette posée sur Léa comme un poids à porter?
Comment faire pour ne rien gaspiller?
Comment arriver à ce qu'elle épanouisse son énergie, son intelligence, sa volonté?
Maintenant, que je vois cette petite elfe courir sur les bords de l'Atlantique, je voudrais tant qu'elle garde ses promesses de vie et de richesse.  C'est une magnifique petite fille blonde dont les grands yeux bleus interrogent, observent et s'émerveillent. 
Pourvu qu'à travers les épreuves et les joies de la vie, elle garde la capacité à se retrouver. Que sa beauté encore fragile devienne sa force spécifique pour se construire.
Léa vient d'entrer à l'école primaire, "la grande école" comme on dit souvent qui, parfois, reste aussi "le grand éteignoir"à moins que soit entendue l'envie de "devenir grand"
Tu vas cheminer avec tout cela, Léa, mais nous t'entourerons tous en veillant à ne pas t'étouffer.